Temps de lecture :  5  mn (sans la vidéo)

Dans la galaxie parentale, nos nerfs de parents sont parfois mis à rude épreuve lorsque nous voyons nos adolescents repousser, sans cesse, une tâche  au lendemain.  Quelques pistes pour accompagner vos enfants et ados lorsqu’ils ont du mal à s’y mettre ! Pour éviter la crise de nerfs …

L’ado qui lisait son livre de philo la veille du contrôle de lecture

Mon fils cadet déteste le français, la philosophie et autres matières littéraires. Lorsqu’il doit lire un ouvrage pour l’école ou s’atteler à un travail littéraire, « demain » apparait toujours comme la meilleure solution.
Je vois se rapprocher les échéances avec une certaine inquiétude car je mesure le temps  nécessaire à la lecture d’un ouvrage de 200 pages. Mon expérience d’adulte sait que la veille au soir n’est pas une option. Nerveuse, je sens l’ombre de Dark Auror planer et menacer de mettre le feu aux poudres dans la relation avec l’adolescent.

L’autre jour, il m’a joliment dit : « Tu sais Maman, quand le monstre de la procrastination m’aura rattrapé et que j’aurais peur de me faire manger, je m’y mettrai !». Dark Auror s’est apaisée et j’ai réalisé, une fois de plus, que mon ado n’était pas de mauvaise volonté. Il n’arrivait pas à s’y mettre. Ce livre de philo était d’un ennui absolu pour lui.
Ma partie bienveillante a  proposé un de ces supports qui le font rire et l’amène généralement à travailler ou à envisager la tâche à faire avec moins d’appréhension.

Procrastiner, une réaction normale

Procrastiner est une réaction normale lorsque la réalisation d’une tâche ou d’un projet crée un inconfort ou des émotions trop négatives. Notre cerveau fait cela pour des tas de bonnes raisons (article à venir).

Pour détendre le Dark Parent en vous, je vous recommande cette excellente vidéo, pleine d’humour, qui vous permettra de vous mettre à la place d’un procrastinateur. En effet, Tim Urban nous y raconte ce qu’il se passe, dans sa tête, lorsqu’il n’arrive à pas à s’atteler à une tâche. Je trouve vraiment aidant de pouvoir ainsi visiter le point de vue de l’autre

Vidéo de 10 mn, en anglais sous-titré en français.
SI vous êtes pressé, regardez là de 2mn55 à 9mn10

Cette vidéo m’a permis comprendre pourquoi les dessins et chemins ludiques aident l’ado à se mettre en mouvement.
En effet, ces supports permettent de visualiser les dates limites avec un côté ludique qui apprivoise et rassure le « petit singe de la récompense immédiate ». Ce « petit singe », évoqué dans la vidéo ci-dessus,  est cette partie en nous qui cherche le plaisir immédiat, la récompense facile. En proposant quelque chose de ludique autour d’un travail difficile, la partie qui essaye d’échapper à la tâche pénible est suffisamment nourrie.
Une fois de plus, c’est une façon de se mettre en relation avec l’enfant ou l’adolescent et de prendre en compte sa réalité. La qualité de la relation est ainsi chouchoutée (car la qualité de l’attachement est clé pour des relations apaisées).

Quelques pistes pour vaincre le monstre de la procrastination

J’ai déjà proposé sur ce blog plusieurs solutions pour les rois et les reines du lendemain ou de « plus tard ».

Le premier outil est le pomodoro : ce minuteur qui aide notre cerveau à s’apaiser en lui disant « ton temps de ‘souffrance’ est réduit ».  Il permet de travailler en mode sprint sur de courtes séquences. Je l’utilise régulièrement dés que je n’ai pas envie de faire quelque chose ou quand ma liste s’allonge dangereusement et que le découragement me guette.

Pour ceux qui apprécient les options ludiques et visuelles :

  • Une régression en enfance avec les points à relier pour faire ses devoirs : un dessin qui permet de relier les  tâches déjà réalisées, comme quand nous étions petits.
  • Une méthode pour décomposer les gros projets et se recentrer : un visuel pour séquencer un projet, en distinguer les étapes et visualiser l’avancement.
  • Les cartes mentales (article à venir)
  • Un chemin ludique pour fractionner le travail comme proposé ci-dessous.

Exemple appliqué : le chemin de lecture

L’autre  soir, pour mon fils dépité face à la montagne représentée par son livre de philo, j’ai proposé de fractionner le travail en décomposant la lecture en une série de taches réalisables et accessibles.
J’ai choisi ce mot « fractionné » car il est sportif et y fait souvent référence.

Rapidement, nous avons représenté les chapitres à lire et le nombre de pages.

Son soulagement a été immédiat : il m’a dit « ah mais en fait, ce n’est pas si long. »  .. « oh le chapitre 8 ne fait que trois pages » ! Le lendemain matin, il a annoncé : « hier soir, j’ai lu 2 chapitres ». Je vous avoue qu’il n’a pas lu l’intégralité du livre mais il a assuré le minimum pour son contrôle de lecture.

***

Ces quelques exemples illustrent quelques pistes pour tenir une posture parent plus confortable  : en présence tout en laissant de l’autonomie avec suffisamment de cadre.

Parfois, la relation parent-ado peut devenir aussi simple qu’un dessin.
Lorsque vous sentez que le Dark Parent se réveille en vous, observez ce qui vous déclenche, les mécanismes que vous activez.
Veillez à ne pas entrer en discussion avec votre ado lorsque vous êtes sous  la ligne ! Revenez au dessus de la ligne avant d’explorer avec votre ado des façons de le soutenir.


REMERCIEMENTS

Merci à mon petit procrastinateur qui m’a fait découvrir le monstre qui le poursuit parfois et la vidéo partagée dans ce billet !

ALLER PLUS LOIN

Vous souhaitez réduire les tensions, retrouver du confort dans votre posture de parent, vous pouvez me contacter pour un mentoring parental.

CRÉDIT IMAGE

Montage réalisé sous Canva avec une image libre de droit de Tama66 sous Pixabay