De l’art de prêter attention aux petites choses. Quand les émotions positives émergent des détails et que le lien apparaît !

La petite fleur blanche, élégant connecteur

Ce matin, les bermudiennes se sont ouvertes. Bouffée d’émotions positives !
Minuscules fleurs blanches, Sisyrinchium Albidum, elles pourraient presque passer inaperçues si on n’y prêtait attention. Elles s’ouvrent sous la caresse du soleil pour se refermer le soir.

J’attache une valeur particulière à ces fleurs : mes fils me les ont offertes l’an dernier pour la fête des mères. Ils sont allés les chercher, en vélo, à l’école du Breuil [mfn]Célèbre école d’horticulture et d’arboriculture créée en 1867 par un arrêté du Préfet Haussmann. Elle avait pour mission de pourvoir le département de la Seine et plus particulièrement Paris, en jardiniers. Dès le début, elle est renommée pour ses collections importantes d’espèces mises à disposition pour éduquer ses élèves à la connaissance des plantes .[/mfn].
Un cadeau qui illustre l’attention qu’ils portent aux détails, aux choses qui font réellement plaisir. Les couleurs et les formes soulignent la délicatesse du choix, cette façon particulière de « faire attention à l’autre » avec beaucoup de pudeur… Que de non-dits !

Grâce à l’éclosion de cette première fleur et à l’émergence de la hampe en boutons, je me suis tout de suite sentie en profonde connexion avec mes fils.
Puis l’image des premières de cordées a surgi : j’ai pensé à toutes ces femmes qui tracent la route, à Ihsane qui a interviewé une astrophysicienne dans le cadre de l’égalité des chances à l’école.
Puis j’ai pensé à Fabien, l’un de mes formateurs et maître à penser qui partageait récemment un article sur les travaux de chercheurs de l’université de Buffalo dans l’État de New York.
Ainsi de suite…

En une fraction de seconde, la minuscule fleur blanche m’a permis de me sentir nourrie socialement et connectée à nombre d’amis et contacts importants.

Vos stratégies pour vous nourrir socialement

En effet, des chercheurs de l’université de Buffalo ont travaillé sur le besoin de connexion et d’appartenance des gens.
Longtemps, on a pensé que ces besoins étaient comblés par des stratégies traditionnelles alors que l’étude a mis en lumière dix-sept comportements sociaux (liste non exhaustive) propres à nourrir notre épanouissement social.
Ainsi à trois stratégies traditionnelles (le fait d’avoir des amis proches, des liens familiaux et une relation amoureuse durable) s’ajoutent quatorze stratégies non traditionnelles : écouter de la musique ; avoir des amis occasionnels ; regarder la télévision ; participer à des événements en grand groupe ; faire de l’exercice avec d’autres ; côtoyer des personnes au travail ; regarder des films ; manger ses aliments préférés ; avoir des animaux domestiques ; jouer ; fréquenter des connaissances ; lire des livres ; être dans une foule ; s’intéresser à la vie de célébrités.
J’y rajoute : jardiner ou réaliser une activité manuelle.
L’étude a été réalisée auprès d’urbains, on peut donc envisager que des non-urbains auraient proposé des stratégies non traditionnelles différentes.

Maintenant, grâce à cette étude, vous savez que vous pouvez dynamiser votre vie sociale et cultiver un sentiment de connexion en mixant ces stratégies !
En cette période où les contacts sociaux sont réduits, cette découverte semble essentielle !
Elle nous permet, en toute conscience, de prêter attention à toutes ces petites fleurs blanches, ces détails du quotidien, qui nourrissent notre sentiment d’appartenance alors même que nous pouvons être seuls.

Porter attention aux fleurs blanches, ces détails de la vie

Depuis que j’ai lu cet article, je remarque davantage comme de simples activités me connectent ou nourrissent ce sentiment d’appartenance à des communautés ou des groupes.
Par exemple, le fait d’écouter du jazz, et plus particulièrement, Louis Armstrong, me met en lien avec ma mère et mon enfance.
Le jardinage me relie à de nombreuses personnes avec qui j’échange des plantes, des graines ou qui partagent simplement cette même passion.

Ainsi, je note avec sérénité que prêter attention aux détails me fait sentir davantage connectée à moi-même, aux autres, au monde. Non, vraiment non, le diable n’est pas dans les détails [mfn] »Le diable est dans les détails » est une citation attribuée à Friedrich Nietzsche[/mfn]! Bien au contraire ! C’est la vie qui s’y loge !

En ces temps particuliers, où certains peuvent se sentir isolés, faire attention, remarquer les détails peut vous nourrir socialement. Pensez-y !

Alors, quelles sont vos stratégies pour vous sentir en lien avec les autres et nourrir votre besoin d’appartenance ?
Quelles sont vos petites fleurs blanches du quotidien ?


Source : Elaine Paravati, Esha Naidu & Shira Gabriel, « From “love actually” to love, actually : The sociometer takes every kind of fuel », Self and Identity, 3 avril 2020.


Montage réalisé sous canva avec des photos personnelles de Sisyrinchium Albidum