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Dans notre société de la dictature de l’urgence, nos rythmes s’emballent parfois et nous n’avons plus le temps pour faire le point sur nos transitions de vie. Pourtant, ralentir et faire une pause devraient être notre nouvelle urgence. Avez-vous déjà mesuré le poids de la fatigue induite par les transitions et changements non digérés ?

Le poids des transitions mal digérées

Longtemps, j’ai vécu en expatriation. Nomade je changeais de pays tous les deux ou trois ans. Et il fallait dire au revoir. Je refusais.  Par rébellion vis-à-vis des conventions et, sans doute inconsciemment, parce que j’étais incapable de me connecter aux émotions en lien avec ces départs.
Plus de la moitié de ma vie, les mois de Juin ont été rythmés par les fêtes de départ et par une activité sociale intense. Plus de la moitié de ma vie, j’ai serré les dents et les poings en refoulant la tristesse.
Depuis quelques années, je constate que ces mois de mai et juin sont toujours un peu pénibles. Comme si je sentais dans mon corps, le poids de tous ces aurevoirs mal digérés. Toutes ces tristesses enfouies et posées dans le panier du déni, comme si les émotions n’existaient pas. Chacune de mes cellules porte les mémoires de ces transitions mal gérées sur toute une vie.

Ainsi, le mois dernier, j’ai eu du mal à suivre mes routines : j’ai payé le prix de la fatigue de l’année et les mémoires non traitées. J’ai donc fait une pause sur l’écriture. J’en suis désolée !

En raison de mon indigestion de changements, je suis devenue une dictatrice des rituels. En effet, les rituels sont un symbole fort pour acter, en toute conscience, une transition : ils permettent de marquer le changement, de l’intégrer mentalement et de se projeter vers l’avenir et d’exprimer les émotions en lien avec les éventuels micro-deuils à faire. Oui ! Un changement, une transition même mineure, portent toujours un lot de deuils grands ou petits à processer.

Vos transitions du mois de juin ?

Pour beaucoup, Juin rime souvent avec examens, fin d’année scolaire, déménagement, départ de voisins/copains, fin de projets, départ en vacances, etc…
Pour ma part, cette année, c’est la fin du lycée pour mon fils cadet : une nouvelle vie s’ouvre et nous ne vivrons plus à quatre sous le même toit. Ma fabuleuse voisine, amie de 17 ans, quitte mon quartier et part en retraite. Les fins de projets et de coaching s’accumulent et induisent  des « rituels de séparation ».

De discussions en discussions, je m’aperçois que beaucoup, parmi vous, accusent le coup en ces mois de mai- juin. Au-delà de la fatigue liée aux divers stress universels et au stress courant (je rappelle que tout changement implique une adaptation. Et le stress est le processus physiologique qui permet l’adaptation), est -ce que vos transitions pèsent dans votre balance énergétique personnelle ?

Questions d’auto-coaching pour une meilleure digestion de vos changements  :

  1. Prendre conscience des changements. Il s’agit ici d’arrêter la fuite en avant et de sortir du déni
    – Quels sont les changements dans ma vie en ce moment  ? Qu’est ce qui se termine ?
    – Ai-je des deuils à faire? Je rappelle qu’un deuil est nécessaire dés qu’on a perdu quelque chose.
    – Quel est mon état de stress ? Ai-je des signaux corporels ou comportementaux qui m’indiquent un stress trop important ?
  2. Faire une pause pour digérer les évènements. Cette étape est indispensable pour rassembler l’énergie et pouvoir repartir
    – Comment puis-je ralentir ?
    – Qu’est ce qui me ressource ? Choisissez des activités qui vous font du bien, qui vous redonnent de l’énergie !
  3. Ritualiser : inventer vos rituels pour rythmer, marquer, célébrer vos changements, même minimes.
    Cela vous aidera à accéder aux émotions et parfois à les partager. Les rituels sont souvent collectifs; partager et exprimer vous aidera !

Et vous, quelle transition et petits deuils avez-vous à processer en juin?

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Cette pause m’a rappelé à quel point notre société occidentale a une incapacité à gérer les transitions de saisons tout comme les transitions de vie, même mineures.
Tourner une page, en écrire une autre.
Fermer une porte et prendre une nouvelle direction.
Ça devrait être une compétence apprise dés le premier âge car la vie est un cycle et nous vivrons tous de multiples transitions au cours de notre vie.

Voilà donc le sujet de mes prochains billets !

Quelles portes allez-vous refermer en juin ?


CRÉDIT IMAGE

Montage réalisé sous Canva avec une image libre de droit de Schäferle  sous Pixabay.