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Et si la confiance en soi, c’était comme une piste de ski avec les traces pour construire la confiance et celles qui font chuter en nous emportant dans les avalanches de la vie ?
Je vous propose aujourd’hui un point de vue décalé pour vous aider à construire ou renforcer votre confiance en vous.

Bloquée en haut d’une piste de ski ! Déconnectée de la confiance en moi

La vue brouillée, je navigue dans le flou. Le brouillard m’empêche de distinguer le relief. Les chaussures, mal ajustées, ne permettent pas de ramener le ski après chaque virage. La peur au ventre, je ne vois plus rien, je tombe. La mâchoire serrée, je me relève. Quelques mètres plus loin, trahie par un quadriceps droit douloureux, je chute à nouveau. Chaque fois, bravement, butée, emplie de rage, je reprends la trace. Je termine la journée, bloquée en haut d’une piste de ski, tétanisée d’angoisse. Je n’ai pas confiance dans ma vue, pas confiance dans le matériel, je doute de mes muscles. Je perds confiance en moi, incapable de mettre en œuvre des compétences techniques basées sur plusieurs années de pratique.

Soit j’arrête de skier pour toujours, soit je trouve une alternative. La solution prend les traits de  Julien : moniteur de ski. En deux heures de cours, il me reconnecte à mes savoir-faire et m’aide à reconstruire la confiance perdue. Avant que je ne m’élance sur la dernière piste, il déclare :  « tu vois, cette piste … C’est une piste pour construire la confiance. Tu n’as pas à faire d’exploit. Juste te concentrer sur ce que tu sais faire. Aujourd’hui, tu reconstruis la confiance. Demain, tu pourras suivre tes ados et sortir de ta zone de confort »

Merci Julien pour cette superbe métaphore qui me reconnecte à tous ceux que j’accompagne, au quotidien, sur les pistes de la confiance en eux !

Des pistes de ski à la construction de la confiance en soi

En effet, la confiance en soi s’appuie sur des compétences et s’applique à des domaines précis.  Et la compétence résulte d’une alchimie de savoirs, savoir-faire et savoir-être mobilisés pour agir de manière adaptée, face à une situation donnée. Construire ces compétences implique du temps, de la pratique, de la persévérance et de la patience.

Par exemple, si vous ne maitrisez pas les compétences de bases en ski – maitriser sa vitesse et savoir changer de direction en chasse-neige sur une pente faible – vous pouvez difficilement envisager de descendre une piste rouge bosselée et à forte pente ; il vous manquera la technique pour aborder le terrain sereinement et en sécurité.

Parfois, en formation, des participants arrivent en déclarant : « dans deux jours, je veux repartir avec de la confiance en moi » . Je soupire !  Ils ont mis plusieurs années de vie à scier la branche de la confiance en eux et ils pensent la remettre en place en deux jours …

Comment définiriez-vous la confiance en vous ?

Effectivement, la confiance en soi ne se décrète pas : elle se construit en mettant en place des compétences précises ou en s’y reconnectant. En effet, la confiance en soi s’appuie sur la capacité à faire, sur le mouvement, la mise en action. Elle s’ancre dans des compétences, des savoir-faire techniques, des savoir-être. Elle implique une prise de risque progressive, de l’expérimentation pour emmagasiner cette fameuse confiance.
Nos compétences dans certains domaines modèlent notre confiance en nous. Par exemple, si je me retrouve dans une cuisine, je n’ai aucune confiance en moi car je n’ai ni expérience et ni expertise culinaire. Mettez-moi dans une salle de formation, et je n’aurai aucun problème de confiance.
Attention à ne pas confondre la confiance en soi  avec l’estime de soi – article à venir- qui nous relie au sentiment de notre propre valeur, à  la question « combien je vaux ».

Cultiver la confiance en 4 étapes

Comment vous y prendriez-vous pour construire ou consolider votre confiance en vous-même et en vos compétences ? Je vous propose quatre points d’attention.

  1. Lister et vérifier les compétences nécessaires

    Comme sur la piste de ski, avant de se lancer dans une tâche, un projet, une action, il est indispensable de vérifier les compétences requises en termes de savoir-être ou savoir faire.
    Cela renvoie au modèle de la conscience et des compétences (billet à venir).
    Ainsi, si vous comptez sur tonton Jacques, brillant skieur de la famille pour vous aider à apprivoiser la pente verglacée, vous risquez d’être déçu. En effet, votre oncle sait parfaitement godiller sur les pistes noires ou hors piste mais il ne sait vous expliquer comment il fait. Il est « inconsciemment compétent» : il dispose d’une compétence mais ne sait pas dire comment il fait pour la mettre en oeuvre. Et pour transmettre, il faut savoir qualifier, décomposer concrètement le « comment ».
    Commencez toujours par vérifier que vous avez bien les compétences requises pour réaliser ce qui vous est demandé et aborder la piste en fonction du niveau de difficulté.

  2. Aller chercher ou muscler les compétences manquantes

    Evidemment, vous n’aurez pas toujours toutes les compétences. C’est bien normal ! Nous avons tous démarré en ne sachant pas marcher. Nous avons acquis, au fil du temps, la compétence « marcher » puis « courir » et « sauter sans tomber » et pour certains « skier ». Il a fallu du temps, des chutes, des expérimentations, une certaine maitrise de l’équilibre et bien d’autres éléments.
    Ainsi pour faire grandir la confiance en soi, il faut aller chercher les compétences qui manquent par la formation, le conseil ou tout autre moyen.
    Pour revenir à la piste de ski, si je ne sais mettre en œuvre que le chasse-neige, je ne peux pas descendre une piste noire bosselée et verglacée ; je dois au préalable avoir acquis la godille parfaite sinon le gadin est garanti. Et le gros gadin n’est jamais bon pour la confiance en soi ; en plus, il peut laisser des bleus !
    La nature humaine est parfois prompte à traduire les gros gadins en « je suis nul, je tombe tout le temps » et à ne plus oser prendre de risques, à ne plus tenter l’expérimentation qui est un formidable moyen de muscler la confiance !
    Je rappelle également que chacun a son style d’apprentissage et que nous n’apprenons pas tous par les mêmes biais et à la même vitesse. Patience pour muscler les compétences et donc la confiance en soi !

  3. Vérifier l’impact des croyances et des valeurs

    Pour activer et mettre en œuvre une compétence ou un savoir faire, et donc être pleinement connecté en confiance, il est nécessaire de ne pas être trop enfermé dans des croyances ou des peurs.
    Revenons à la piste de ski : si j’ai peur de me blesser en tombant car je crois que je ne suis pas assez en forme, si je crois que mon matériel est défaillant, je vais annihiler mes compétences techniques, être incapable de les mobiliser.
    C’est d’ailleurs, l’une des missions que je réalise en coaching : j’aide les clients à travailler sur leurs croyances et peurs pour qu’ils puissent ensuite se reconnecter pleinement à leurs compétences et talents.  J’en profite pour rappeler la valeur d’un regard inconditionnellement positif. Heureusement, que mes parents m’ont encouragée lorsque j’ai appris à marcher, sinon je ne me serais jamais relevée du premier gadin !
    Lorsque la confiance en soi est poussive, pensez à explorer vos peurs et les croyances qui vous limitent.

  4. Remettre en mouvement et donc en confiance

    Fort de ces trois premières étapes, vous pouvez ensuite vous remettre en mouvement, expérimenter, tester pour reconstruire la confiance. Comme dit Julien, mon moniteur de ski : « choisis une piste pour construire ta confiance » !
    Sans essayer, sans tenter, il est difficile d’être en confiance.

    Surtout, n’oubliez pas de célébrer tous les progrès et petites victoires !

Et vous, prenez-vous soin de votre confiance en vous ?

Vous l’aurez compris, lorsqu’il s’agit de confiance en soi, il est important de ne pas griller les étapes et de bien s’assurer que nous disposons des compétences requises pour réaliser une tâche ou mener un projet à terme .
Prenez le temps de construire et muscler la compétence. La dictature de l’urgence et de l’immédiateté est votre pire ennemie en pareils cas.

Une fois la compétence établie, sortez de sa zone de confort pour ensuite expérimenter quelque chose de plus difficile. C’est tellement logique. Et pourtant, sous le joug de la dictature de l’autonomie et de l’immédiateté , nous en venons à en oublier le bon sens élémentaire.

 

Certains lecteurs pourraient me dire « oui mais il y a des gens qui ont naturellement confiance en eux ». Cette confiance, en apparence naturelle, s’ancre soit dans des expériences et des réalisations réussies par le passé, soit sur une confiance en certaines capacités. Pour ma part, en situation difficile, je puise la confiance en moi dans la foi absolue que j’ai dans ma capacité à apprendre vite et à m’adapter.

Et vous, prenez-vous soin de votre confiance en vous ? Où la puisez-vous ? Quelle était votre dernière piste pour muscler cette confiance ?


REMERCIEMENTS

Merci à Julien S, moniteur à Isola 2000, de m’avoir ramenée sur les pistes de ski et inspiré ce billet.

Merci à tous ceux que j’accompagne, depuis des années, sur les pistes de la confiance en eux et de la reconnexion à leurs talents et compétences.

CRÉDIT IMAGE

Montage réalisé sous Canva avec une image libre de droit de Kinkate