Maman, figure maternelle qui accompagne l’enfant, l’aide à se construire, insuffle la confiance.

Le titre de ce billet correspond aux mots délicats de ma voisine : une carte accompagnait un soliflore orné d’une pivoine déposé sur le palier.

Maman, c’est pour la vie

Une Maman, c’est si important ! Cette figure d’attachement qui nourrit, console, rassure ![mfn]J’utilise le mot de « Maman » pour incarner la figure maternelle mais je connais des messieurs qui sont d’extraordinaires mamans.[/mfn]
Une Maman, c’est une boussole, un repère, une base de sécurité. Lorsque l’enfant perd son Nord, il vient se ressourcer auprès d’ELLE, reprendre des forces, se nourrir pour retrouver le cap.

Eric-Emmanuel Schmitt l’a superbement exprimé au détour des pages de Félix et la source invisible. Le héros du roman, jeune garçon de douze ans, s’exprime à la première personne du singulier.

– Vers qui te tournes-tu lorsque tu as peur et que tu veux comprendre ?
Je répliquai spontanément :
-Vers Maman.
Mon seul recours, c’était Maman. Mon seul amour et mon modèle d’amour, c’était Maman.

Ma religion, c’était Maman.

Quelle responsabilité !
Je sais à quel point la posture de maman constitue un équilibre fragile à l’heure où les femmes travaillent et subissent de lourdes injonctions contradictoires.
Posture éternelle que l’on doit tenir toute une vie, même lorsque l’enfant n’est plus et qu’il ne reste que le manque et la tristesse.

Être Maman, c’est une école de la patience, de la persévérance et de l’effort répété. Une version féminine de Sisyphe.

Courage ! Un jour les chenilles se transforment en papillons

Pour ma part, le rôle de Maman a été le plus compliqué dans ma vie ! Aucune mission professionnelle, aucune autre posture n’a été aussi difficile à tenir.
Cette responsabilité maternelle m’a amenée à me questionner, à me remettre en question en permanence. Si j’ai changé de métier, si j’ai étudié tant de modèles pour comprendre, si je peux vous accompagner aujourd’hui en Mentoring Parental, c’est au prix d’années de travail, d’apprentissage, d’observations et d’expérimentations.

Un jour, alors qu’il avait quatre ans, mon fils aîné, le Terrible, celui qui aurait dû s’appeler Attila[mfn]mais mon mari a refusé ce prénom[/mfn] est rentré de l’école avec un dessin qui représentait trois personnages.
Étonnée, j’ai demandé : « c’est qui mon chéri sur le dessin ? »
Le petit bonhomme aux yeux noirs : « c’est la famille !
– Ah et pourquoi n’y a-t-il que trois personnes ?
– Ben, là, c’est Papa, là c’est moi. Le bébé c’est mon petit frère.
– Et moi, où suis-je ?
– Toi, tu ne peux pas être sur le dessin. Tu travailles trop ! Tu peux pas être dans la famille. »
Puissant sentiment d’injustice, sentiment profond de révolte ! Moi qui l’ai porté, nourri et qui le regarde comme la prunelle de mes yeux.

D’années en années, Attila le terrible a continué à sauter, bouger, « faire des bêtises ». Infatigable curieux, Zébulon gesticulant, il a usé des enseignants. Combien de fois ai-je dû organiser des réunions de médiation ? !
Et puis, un jour, de façon inattendue, le Terrible a mué en un jeune adulte étonnant, sensible, créatif, charmant. Comme ça, presque d’un coup, sans prévenir ! Un matin, peu après ses 18 ans, il a décidé qu’il était « adulte ».

En se levant aujourd’hui, il m’a apporté un dessin qui représentait la famille, tracé à la façon d’un enfant de quatre ans. Avec humour, il avait inscrit ‘bonne fête à la meilleure des Mamans (qui, en plus, fait partie de la famille) ». Et il a ajouté : « c’est pour me faire pardonner le dessin de quand j’avais quatre ans. »
Sacré Attila !

Certaines me l’avaient dit : « Tu verras un jour, tu réaliseras que toute ton attention a porté ses fruits ». Je doutais…

A toutes les Mamans découragées ou fatiguées que j’accompagne : gardez le cap, tenez bon !
Un jour, le papillon coloré s’envolera devant vos yeux émerveillés.
Dans ses couleurs et ses valeurs, vous reconnaîtrez, avec fierté, ce que vous avez transmis avec patience, amour et courage, pendant tant d’années.


Image réalisée sur Canva à partir d'une photo maison. Merci à Isa pour le soliflore et la pivoine.