Pour mille raisons, vous pouvez vous retrouver à travailler à la maison avec vos chers bambins ou des adolescents. Voici un kit de survie pour vivre le mieux possible cette expérience.

Si vous êtes un parent éligible au télétravail, vous avez forcément vécu, au moins une fois, une situation de travail avec votre enfant dans le même espace que vous. Grèves, maladie : les circonstances sont légions.
Depuis quelques jours, une nouvelle situation émerge et certains m’ont déjà écrit en demandant comment survivre à cette malédiction des DevoirAlamézon sur une longue période !
Sans compter ceux qui ont des managers dans le contrôle et qui redoutent que vous « glandiez » à la maison : vous allez vous retrouver coincés entre un manager qui vous flique et vos charmants bambins en train de faire une partie de Nerf Gun dans votre minuscule appartement.
Je reconnais qu’il y a de quoi paniquer !
Relax, les parents, vous allez réinventer des façons de fonctionner avec vos enfants et en profiter pour remettre en place de nouveaux rituels et poser le cadre.
Que vous soyez télétravail occasionnel ou sur une longue période, les règles sont les mêmes.

Réfléchir à l’espace et à l’ergonomie

Si vous devez cohabiter dans un même espace pour une durée indéterminée, pensez à l’organisation comme pour un Flex Officeii Le Flex Office : dans le monde de l’entreprise, il s’agit d’un bureau flexible caractérisé par l’absence de place attitrée sur le lieu de travail. C’est le contraire de la sédentarité. Cela implique la politique du « Clean Desk » (bureau propre) : tous les soirs, vous devez ranger vos affaires dans un casier et laisser votre plan de travail dégagé de tous dossiers. : une table, un casier et des séparateurs d’espace. Chacun va devoir se connecter avec sa société ou son école. Pour certains, les logements sont parfois exigus et il va falloir repenser l’espace pour dédier à chacun un « espace de travail ».
Pour ma part, j’ai rencontré ce problème il y a bien longtemps, quand mon conjoint a commencé à travailler deux jours par semaine à la maison. J’ai élu domicile sur la table de la salle à manger, réquisitionné un coffre qui sert de « casier » pour ranger, le soir, ordinateur, casque et dossiers. J’ai récupéré un paravent (avant, j’utilisais une plante verte) qui indique aux autres membres de la famille les moments où je suis en vidéoconférence.
Bref, c’est un signe qui annonce « ne pas entrer dans la zone » et « réduire le volume sonore ».
Si le télétravail s’installe durablement dans votre vie, ne négligez pas l’ergonomie afin d’éviter l’apparition de tous désagréments physiques et posturaux.
L’une de mes clientes évoquait cette semaine un bureau trop bas qui occasionne des douleurs d’épaules et de poignets.
Pour résumer :
  • Définir l’espace de travail de chacun
  • Inventer des signaux pour indiquer vos moments où vous avez besoin de calme
  • Testez l’ergonomie de vos bureaux afin éviter l’apparition de douleurs.

Instaurer des rituels et poser un cadre

Lorsque je travaille avec des parents, je rabâche un leitmotiv : mettez en place des rituels pour apporter un sentiment de sécurité. Les habitudes et les routines sont là pour apporter de la sécurité, un sentiment de « contrôle » sur une journée souvent pleine d’incertitudes.
Installez dés à présent ces routines qui rassurent et donnent des repères.
Pour les parents qui ont tendance à être laxistes avec le cadre, c’est l’occasion de poser de nouvelles règles : vous avez un boulevard pour le faire, profitez-en !
Ne lâchez rien sur les heures de repas et de sommeil : c’est n’est pas parce qu’il n’y a pas école demain qu’il faut faire n’importe quoi !
Vos enfants et vous même serez moins stressés si vous respectez vos rythmes biologiques.
Par exemple, en fonction de vos obligations professionnelles, vous pouvez établir des horaires types. Attention : l’un des risques du télétravail réside dans l’absence de barrière entre l’espace de travail et l’espace privé. Avec vos enfants à demeure, plus que jamais cette barrière doit être visible et définie, même si elle est symbolique.
Les rituels peuvent passer par un planning ou une organisation des temps et moments de la journée : n’hésitez pas à construire un visuel avec vos rendez-vous, vos contraintes professionnelles et personnelles. Affichez-le : certains enfants ont plus besoin que d’autres de savoir comment va se dérouler la journée iiii ENNEAGRAMME : les ennéatypes « mentaux » ont plus besoin que d’autres d’être rassuré sur cette vision du futur et sur ce qu’il va se passer dans la journée. Un planning de ce genre va vraiment les aider à gagner en sérénité et à être moins anxieux.. Cela contribue à les apaiser.

Nourrir le besoin d’attention des plus petits

Le psychologue Canadien Gordon Neufeld a pour habitude parler de la « poursuite de l’attachement » : l’enfant a besoin de sentir que vous êtes là pour lui, il a besoin d’attention.
C’est particulièrement difficile lorsque vous êtes en stress avec votre télétravail, que vous gérez des problèmes techniques (parce que ça arrivera forcément : un bug technique, panne de réseau, Bref, il y aura forcément ce moment où concentré sur un dossier, vous entendrez « Maaaamaaan (ou Paaaapaaaa), c’est quand qu’on goûte » ou encore « Papa, j’ai faim » ou « Maman, y’a plus de papier toilette ». Et le côté obscur menacera de vous rattraper !
Pour minimiser ces sollicitations incessantes où l’enfant exprime simplement qu’il a besoin d’attention, il vous faut nourrir ce besoin légitime et naturel.
La gamme est illimitée, soyez créatif ! N’oubliez pas vos plus grands, eux aussi ont besoin de sentir que vous êtes là pour eux !
Voici quelques exemples de ce que j’ai pu mettre en place avec mes enfants ou avec des clients :
  • A chaque pause, aller voir l’enfant, lui faire un câlin ou lui dire un mot. Plus il est jeune, plus vous aurez besoin d’y aller souvent.
    Si c’est un nourrisson, ne pas le réveiller mais poser simplement l’intention de lui envoyer amour et attention.
  • Lui donner quelque chose pour le sécuriser si jamais vous devez être indisponible pour un moment plus long : Doudou ou M. Peluche sont là et veillent jusqu’à ce que vous posiez le casque.
  • Lui montrer les aiguilles d’un réveil et lui dire que vous revenez quand l’aiguille est là. Et surtout, tenez votre engagement.
  • Lui donner un objet, un T-shirt ou une écharpe avec votre odeur, c’est ce que j’appelle un « objet chargé » (de l’amour de Papa ou Maman). Vous pouvez relire la série de billets sur la théorie de l’attachement.
  • Pour les « grands », prendre des pauses avec eux dans la journée ou instaurer des moments de partage.

Responsabiliser les plus grands

Une situation de télétravail sur une longue période constitue une formidable occasion de donner de nouvelles responsabilités à vos plus grands pour aider leurs jeunes frères ou sœurs.
Cela aura pour bénéfice de les responsabiliser et d’accroître leur confiance en eux.
Par exemple, j’ai demandé à mon fils aîné de s’assurer que son petit frère avait bien compris ses leçons de mathématiques. Bénéfices : je n’ai pas à m’occuper du sujet, le plus grand renforce ses compétences en mathématiques car transmettre, c’est toujours monter en compétences.
Pour les parents qui ne mettaient pas à contribution leurs enfants, c’est l’occasion de leur confier de nouvelles taches ménagères à la maison. Vos adolescents vont adorer !

Exprimer la créativité

Certains parents m’ont déjà fait part de leur découragement par rapport à la masse de devoirs et d’exercices à faire sur les quinze prochains jours. Afin d’éviter cette sensation d’Everest infranchissable, dessinez ou réprésentez , comme ici, les étapes et devoirs de votre enfant.
Privilégiez les solutions visuelles : elles permettent à l’enfant de se projeter et rassurent les parents à tendance « Control Freak ».
Pour les familles ayant des tonnes d’énergie, la question de « se défouler » va forcément se poser : inventez des moments où vos enfants, et vous mêmes pourrez vous défouler physiquement. Y a-t-il un parc à proximité, un balcon, une cour intérieure ? Un parking où l’enfant peut courir ou jouer au ballon (j’ai souvenir d’avoir abusé de cette solution pour mon fils aîné, monsieur 100 000 volts, les jours de pluie lorsqu’il était petit) ? Le punching-ball, la bataille de polochons et d’autres jeux physiques restent des options.
Et surtout, profitez à fond de ces moments en famille. Une occasion de reconstruire un lien trop souvent distendu. Célébrez tous les soirs les bons moments, renouez avec les jeux de sociétés, cuisinez en famille, etc.
Et vous, comment vous êtes-vous organisés pour travailler avec vos enfants à la maison ?
Avez-vous des ressources à partager en commentaire sur l’ergonomie de vos espaces de travail, vos rituels, vos routines ?

i Le Flex Office : dans le monde de l’entreprise, il s’agit d’un bureau flexible caractérisé par l’absence de place attitrée sur le lieu de travail. C’est le contraire de la sédentarité. Cela implique la politique du « Clean Desk » (bureau propre) : tous les soirs, vous devez ranger vos affaires dans un casier et laisser votre plan de travail dégagé de tous dossiers.
ii ENNEAGRAMME : les ennéatypes « mentaux » ont plus besoin que d’autres d’être rassuré sur cette vision du futur et sur ce qu’il va se passer dans la journée. Un planning de ce genre va vraiment les aider à gagner en sérénité et à être moins anxieux.