Dans la galaxie parentale, la lune DevoirAlamèzon peut être source de stress pour certaines familles. Pourtant, il suffit de peu pour détendre l’atmosphère. Un petit dessin, et hop, voilà votre enfant sur le chemin de l’autonomie.

Une recherche d’autonomie trop précoce

Notre société valorise l’autonomie ! Nous aimerions que nos enfants acquièrent rapidement cette formidable qualité [mfn]SPIRALE DYNAMIQUE : les amateurs du modèle Gravesien reconnaîtront ici une allusion au vMème ORANGE où l’autonomie figure en valeur presque culte. Dans beaucoup des accompagnements parentaux que j’effectue, j’observe que l’enfant est parfois poussé trop vite vers l’autonomie. La Spirale Dynamique nous apprend que le respect des étapes est nécessaire. En particulier, avant d’être autonome, il convient de se sentir en sécurité pour avancer et de savoir comment faire.Cette histoire de « chemin des devoirs » installe le lien BO-VIOLET (l’enfant est sécurisé : le parent s’assied avec lui et ouvre un espace pour rassurer avant de commencer le travail), pose un cadre DQ-BLEU (l’enfant sait ce qu’il doit faire : il le visualise dans l’espace de la feuille). Par ailleurs, l’enfant choisit son chemin et son organisation en reliant les points. Ca implique que le parent ne projette pas sa vision des choses et de « la bonne façon de faire » : un challenge pour certains parents ![/mfn].
Pourtant, la route est longue et nos pré-adolescents ont besoin d’étapes avant de maîtriser cette fameuse autonomie. Parfois, je rencontre des parents qui souhaitent que leur progéniture soit autonome trop rapidement, ce qui devient source d’anxiété et de mésestime de soi pour l’enfant. Je propose ce parallèle avec ces managers qui délèguent une tache sans vérifier si le collaborateur est en capacité de l’exécuter et de maîtriser les étapes à dérouler.

Il suffit de peu pour encourager simplement et sereinement cette route vers l’autonomie.

Voici un exemple illustré avec l’un de mes fils, le même que le petit bonhomme de la forêt. Lorsqu’il se sent en difficulté, il se ferme, se braque; surtout lorsqu’il s’agit de devoirs de français. La charge lui parait insurmontable ! Alors, il démarre le week-end découragé comme le petit bonhomme en bas à gauche du dessin : il porte le poids du monde sur ses épaules.

Un simple visuel pour tracer le chemin vers l’autonomie

Un vendredi soir, j’ai eu l’idée de lui dessiner un chemin avec des points d’étapes par rapport à ses devoirs et j’ai écrit la consigne : « Organise ton travail. Relie les points « .
Cette idée l’a enchanté. Petit, il adorait tellement relier des points pour constituer une forme ! C’est d’ailleurs lui [mfn]ENNÉAGRAMME : Le garçon de cette anecdote est en base 7 sur l’ennéagramme. Son orientation réside dans la joie et l’optimisme. Il a besoin de se projeter vers l’avenir pour se sentir rassuré : le chemin des devoirs lui montre que cette « horrible souffrance » que constitue le français a une fin et sera entrecoupée de ces superbes moments, le repas et les instants de jeu.Et surtout, ce dessin nourrit une valeur essentielle de mon petit bonhomme : la liberté. Ici, je lui pose un cadre rassurant tout en lui laissant une totale liberté d’organisation. Apparemment, cela fonctionne puisqu’il redemande un dessin de ce genre chaque fois qu’il est trop en souffrance. Au bout d’un an, il a fini par faire le dessin lui-même.[/mfn] qui m’a demandé de rajouter le « temps estimé » (les deux ronds blancs dans le cercle noir), le repas (avec un petit réveil sans aiguille pour qu’il puisse noter l’heure de la pause déjeuner) et les temps de jeux vidéos (et oui, il a besoin de faire des pauses entre ces horribles moments que constituent des exercices et exposés de français).

Décryptage du plan de vol

J’ai alors réalisé que ce genre d’activité présentait plusieurs avantages :

  • Un moment de lien avec l’enfant : vous prenez le temps de vous asseoir avec lui et d’identifier la « To Do » sans faire à sa place. Vous ouvrez un espace pour accueillir les difficultés : a-t-il tout ce qu’il faut pour réaliser ses différentes tâches. Est-ce qu’il lui manque quelque chose ?
  • La gestion des émotions négatives : l’enfant se sent autorisé à ne pas aimer une matière ou à n’avoir pas envie de faire les devoirs (regardez la dégaine du petit bonhomme en bas à gauche du dessin : il est abattu, découragé, démotivé… Et il a le droit de l’être [Attention, je n’ai ni dit ni écrit qu’il faut accepter qu’il ne fasse pas le travail! Je propose simplement d’accueillir l’émotion négative]. L’enfant peut aussi se projeter vers des émotions positives en regardant le personnage en haut du dessin.
  • La possibilité d’affiner sa perception en mode global et en mode détail [mfn]Il s’agit d’un « méta programme » : nous avons tous des programmations mentales et une préférence pour l’un des deux modes : global ou détail. S’exposer jeune à travailler dans les deux modes facilitera ensuite le travail en équipe avec des individus câblés différemment.[/mfn]
  • Une incitation à réfléchir au temps nécessaire à la réalisation du travail. Ici, veillez à ne pas induire votre avis ou à critiquer le jeune s’il a mal calibré la charge ? Honnêtement, connaissez-vous beaucoup d’adultes en capacité d’estimer correctement le temps passé ?
  • Cette trace du travail réalisé va permettre ensuite de donner des « marques d’attention positives » et de « célébrer » la fin. C’est un ancrage visuel positif d’un moment où l’enfant a su dépasser une difficulté.
  • Une expérimentation de l’autonomie dans un cadre limité : la feuille et le dessin proposent un guide rassurant ; l’enfant sait ce qu’il a à faire et n’a pas peur d’oublier quelque chose. Il n’est pas noyé sous la charge. Il n’a pas non plus la possibilité de ne pas faire puisque tout est dessiné ou écrit.

Vous aussi pour pouvez dessiner le chemin des devoirs de votre enfant !Veillez à ne pas copier/coller ce protocole. Personnalisez-le par rapport à votre enfant et à ses besoins (les siens hein, pas les vôtres !)

Alors que faites-vous pour accompagner votre enfant avec sérénité sur le chemin de l’autonomie ?


[1] SPIRALE DYNAMIQUE : les amateurs du modèle Gravesien reconnaîtront ici une allusion au vMème ORANGE où l’autonomie figure en valeur presque culte. Dans beaucoup des accompagnements parentaux que j’effectue, j’observe que l’enfant est parfois poussé trop vite vers l’autonomie. La Spirale Dynamique nous apprend que le respect des étapes est nécessaire. En particulier, avant d’être autonome, il convient de se sentir en sécurité pour avancer et de savoir comment faire.Cette histoire de « chemin des devoirs » installe le lien BO-VIOLET (l’enfant est sécurisé : le parent s’assied avec lui et ouvre un espace pour rassurer avant de commencer le travail), pose un cadre DQ-BLEU (l’enfant sait ce qu’il doit faire : il le visualise dans l’espace de la feuille). Par ailleurs, l’enfant choisit son chemin et son organisation en reliant les points. Ca implique que le parent ne projette pas sa vision des choses et de « la bonne façon de faire » : un challenge pour certains parents !

[2] ENNÉAGRAMME : Le garçon de cette anecdote est en base 7 sur l’ennéagramme. Son orientation réside dans la joie et l’optimisme. Il a besoin de se projeter vers l’avenir pour se sentir rassuré : le chemin des devoirs lui montre que cette « horrible souffrance » que constitue le français a une fin et sera entrecoupée de ces superbes moments, le repas et les instants de jeu.
Et surtout, ce dessin nourrit une valeur essentielle de mon petit bonhomme : la liberté. Ici, je lui pose un cadre rassurant tout en lui laissant une totale liberté d’organisation. Apparemment, cela fonctionne puisqu’il redemande un dessin de ce genre chaque fois qu’il est trop en souffrance. Au bout d’un an, il a fini par faire le dessin lui-même.

[3] Il s’agit d’un « méta programme » : nous avons tous des programmations mentales et une préférence pour l’un des deux modes : global ou détail. S’exposer jeune à travailler dans les deux modes facilitera ensuite le travail en équipe avec des individus câblés différemment.